devenu depuis le 8 mai 2010, la date d'anniversaire intime de la seule capitulation maternelle : son départ, un jour historique, alors qu'elle nous a tout caché de ses déboires et souffrances durant ces 5 années indignes.
Aujourd'hui, j'étais invitée. On m'emmenait sur le lieu en voiture. Le chauffeur parlait. D'un micro-trottoir réalisé sur une radio à propos de cette date. Question : Que représente-t-elle pour vous ? C'est là que j'ai compris que la vie bougeait chaque jour que dieu faisait. Le sens de ce jour est devenu pour moi, doublement familial.
Aujourd'hui 9 mai, j'ai quasi terminé la rédaction du vieux conte périmé et drôle -enfin pour moi- intitulé La Princesse Rosette ou Le roi des Paons. Je devrais le dire le 25 Mai. J'apprends aujourd'hui que le même jour, je pourrais dire mon spectacle intitulé "Coquine la Pomme de terre a la Frite et vous l'entendez bien". Ce n'est encore qu'un projet mais ça me plairait bien.
Je ne sais pas pourquoi mais je ne pense plus à me promener avec mon appareil photo. Peut-être que je lui préfère les mots, allez savoir.
Toujours est-il que je ne peux pas vous montrer ces petites fleurs blanches à six pétales et calice profond. Mais je peux ajouter que les tiges ont une finesse, si fragile, que "pour les cueillir, il vaut mieux que tu le fasses en attrapant le paquet d'herbe dans lequel elles se baignent" précise mon amie Maryvonne, joignant le geste à la parole. Pas mal, en effet. Sauf que lorsque je m'y mets, je ne ramène que le bouquet d'herbes. C'est peut être ça, avoir la main verte.
Toujours est-il que je ne peux pas vous montrer les belles tiges de bourrache et leurs fragiles fleurs comestibles, à cinq pétales et bleu ciel veiné de mauve, soulignant un coeur blanc étoilé, non je ne peux pas. Pas plus que je ne peux montrer cette plante-fleur ou cette fleur-plante, vert pâle et étonnante par son bouquet floral : sur la tige -comment dire- une feuille ronde d'où émerge deux autres tiges un peu moins forte que la première. De part et d'autre on y trouve une feuille ronde d'un vert plus pâle, d'où émerge encore deux autres tiges, chacune donnant lieu à une feuille encore plus pâle... floraison amusante car exponentielle ramassée en bord de canal. A défaut... cet animal étrange
Je vous laisse imaginer les trois sortes de graminées dont nous avons étayé nos deux bouquets.
Mais je vous dirai l'éclat de rire qui m'a prise, lorsque disant "Qu'est-ce que c'est que ça ?" je reconnaissais une mini-taupe (traduisez "bébé taupe") au moment même où Maryvonne, allant poser le pied dessus, s'accrochait à mon bras dans un mouvement de peur. Le drôle étant qu'un promeneur, surpris par le mouvement de frayeur, s'est approché à son tour et s'est éloigné comme si la pauvre petite taupe allait nous filer le choléra.
Oui, je n'ai pas pris mon appareil photos. Alors restent les mots, pour dire ces deux papillons qui ont soudain attiré notre regard. Ils se sont posés sur deux brindilles. ils se balancent. Les ailes ouvertes sur une ronde tâche rouge posée sur les ailes blanches. Et puis soudain, séance de mimétise. Les deux papillons se figent, identiques aux deux brindilles qui ne sont pas d'un vert uni. Etrange jeu que mon portable est incapable de fixer. Il ne tirera pas leur portrait. Mes mots restent pauvres face au spectacle. Nous n'avions jamais vu ça en direct et à l'oeil nu. Sublime. Meilleur qu'un reportage.
Un regret : le vent si frais que presque insupportable. mais ainsi va le temps, changeant. Et le lilas, parfumant. Amicalement. A bientôt.