un 6 janvier 74. Fils de Linstant.
Un dimanche doux. 16 h, un départ sur les chapeaux de roues, d'une Ami 8. A n'en pas fermer la demeure; Toute la ville traversée. Une arrivée peu appréciée "Encore une, et nous n'avons plus de place !"
Un dépotage dans une pièce encombrée . Des professionnels qui y entrent, qui en sortent, emportant toujours un élément. Aucun bonjour, aucun au revoir. Précipitation. La pièce se vide. la pièce est vide.
Les contractions s'accélèrent. "Pas d'inquiétude à vous faire Madame, ce n'est pas pour aujourd'hui, nous pensons même à vous ramener chez vous !"
"Me ramener chez moi, mais je vous dis..."
"C'est qui Madame les professionnelles ici ? "
Humour, avec son mari elle se marre et grimace parfois aussi.
Les contractions s'emballent. "Mais puisqu'on vous a dit....Enfin puisque vous voulez que nous vérifions ! ... Mais elle araison la p'tite dame, il arrive, il a décidé que c'était son heure le petit, qu'on téléphone au Professeur, hurle quelqu'une, téléphonez-lui !" "Mais il ne va pas être content ?" Dit l'autre. "Peu importe il doit venir, il faut qu'il vienne !" "Qu'on lui téléphone !" "ça c'est sûr va pas être content Monsieur le Professeur!"
C'était peu de le dire. Monsieur le Professeur, interrompu dans son programme télévision n'était pas content.
22 heures, l'enfant naît. Le professeur fait part à la nouvelle maman de son mécontentement "On vous avait dit de ne pas pousser, vous voilà déchirée Madame et moi je vais devoir vous recoudre et j'ai horreur de recoudre !"
Ouin ouin l'enfant est là. C'est la seule naissance masculine de la journée. Les infirmières le montrent : "vous zinquiétez pas Madame, il est en parfait état" Elles disparaissent en riant et le ramènent de même. On croirait une fève, emmailloté de bleu de la tête aux chaussons. "C'est un petit roi, Madame" Il est vrai que partout on tire les rois. C'est jour de l'Epiphanie.
Pour rire elles l'ont coiffé d'une couronne.
"Regardez comme il est beau" Elle s'évanouit.
Bel anniversaire à toi Guillaume.
Répondeur du jour 6 janvier 2012
Gaspard Melchior Balthasar douce météo
galette fève bougies couronnes cadeaux
Merci pour votre message belle journée à bientôt
Conte vrai ?
31 décembre, après les agapes de Noël, rien de prévu pour le réveillon de Noël, peut-être pas si mal.
Mais Blagnac, avion, Rennes Saint Jacques, taxi, bus, derrière la porte sonne le téléphone. Précipitation. Alloooooooooooooo ah c'est toi, le réveillon avec vous ? Oui, pourquoi pas, ni entrée ni gâteaux, être habillé de blanc, pourquoi pas, d'accord pour ce soir. Je peux amener quelqu'un, ok, c'est fait à ce soir !"
Pas moi dit sa fille quand elle tourne son regard vers elle "je réveillonne avec des copines !e"
Ah c'est bête
Heu, pas vraiment !
Finalement sa première amie est d'accord. Je fais une entrée, dit-elle. Pas la peine, vient plutôt en blanc, c'est la consigne.
Blanc plus que blanc, elles sont vêtues de blanc et c'est si rare qu'elles en rient. La voiture s'enfonce dans la dernière nuit. Tu sais où c'est. Oui oui, t'inquiète pas de problème et puis " il y a l'étoile. Cette nuit, impossible de se gourrer !"
Ah oui ça c'est vrai. Mais quand même, mais tout de même, dis-moi un peu....
Malgré tout, après le village repéré, le doute.
Je suis sûr que c'était le chemin sur la droite !
Je ne pense pas
D'après ce que tu dis.... Petite conversation qui l'énerve, elle est sûre qu'il faut poursuivre.
Cependant sa voisine insiste. Conseille. Fais demi-tour dans l'entrée du champ.
Elle réfléchis très vite. Déjà une semaine qu'il pleut, les pneus vont s'enfoncer, elle ne pourra plus repartir, sa voiture est blanche et neuve, elle ne veut pas prendre de risque
La copine insiste, elle cède et comme elle l'avait prévu, la voilà plantée. Ni avancer, ni reculer, elle ne peut rien faire ! Comme chaque fois que les choses sont graves elle pique un fou rire... jaune
Pa plus noire que cette nuit
Pas plus blanc qu'elles toutes deux sorties
pas moins passant que le chemin de campagne qu'elle suivait. Qui pourrait bien les sortir de là.
"T'inquiète j'ai une idée dit la copine !" et celle-ci s'enfonce dans le champ à y disparaître. Que va-t-elle bien pouvoir faire.
Quand elle revient elle a les bras pleins de paille. Qu'elle dépose devant un pneu. Il y en a quatre ! Peu à peu les pneus ont leur ration. Il règne une odeur particulière autour d'elles et la robe blanche de son amie est tout sauf blanche. Entre l'odeur et les tâches impossible de ne pas reconnaître celles du lisier. C'en est trop. L'éclat de rire se répand par dessus bois et bosquet.
Une voiture passe. La plus blanche, la conductrie l'arrête. Dedans la compassion sûrement, mais de belles robes de soirée, et des noeuds papillons. Déclinaison polie.
Une autre puis une autre, le temps passe. De moins en moins d'espoir. Et soudain, lumière.
J'ai mon portable !
J'ai leur n°
Jamais elle n'oubliera l'éclat de rire de son amie brésilienne. Au bout du fil elle est pliée en quatre. "T'in.. t'inquié.... tes tes pas, je demande, ils vont venir t'aider, d'ici quelques minutes vous serez libérées !"
Ya plus k'a
"Fais un peu frais, fais pas si chaud... demain cool j'aurai la grippe" Il fait nuit mais la copine, rien qu'au son de sa voix ne se tromperait pas beaucoup en imaginant l'oeil noir qu'elle fait. Plus aucune voiture ne passe.
Soudain un genre de bruit bizarre, un genre de percussions souples, des sploch des splatchs leur font tourner la tête. Elles sont hébétées. Trois dromadaires apparaissent !!!! et elles n'ont pas encore bu. Elles sont bien obligées de reconnaître les silhouettes, les turbans, les beaux vêtements, les coffres que les voyageurs tiennent dans leur main. Ce sont bien les rois mages et ils s'avancent vers elles. Le nez en l'air. Ils s'arrêtent. Ils demandent comment s'appelle le village qu'ils viennent de traverser. Bonnemain, répondent-elles hébétées. "Qu'est-ce qui vous arrivent" dit l'un. Les rois mages s'interrogent sur leur situation. Elles expliquent. "On va vous aider" Ils ont des cordes. Les dromadaires dirent. La voiture est libérée. Elles rient et les remercient. Ils disent que la nuit est belle. "Belle nuit à vous, désolés de vous quitter mais nous devons poursuivre notre voyage et changer notre trajectoire, Bonnemain n'était pas sur notre route !"
Elles sont hébétées. Elles oublient de répondre. Faut dire que les dromadaires disparaissent derrière les nuages !
Bon, c'est pas tout dit l'une, ils nous attendent. Et maintenant quoi que tu puisses penser, je suivrai mon idée dit-elle.
L'autre ne la ramène plus.
L'amie qui les accueille hurle de rire en les voyant toutes crottées. Elle leur propose de se changer de bric et de broc. Quand elles redescendent, "elles font tâche" dans l'assemblée blanche. Elles saluent chacun, chacune, et surtout ces trois chacuns là qui ont l'air bizarre, qui leur font des clins d'oeil et des sourires, et deux d'entre eux qui ont la peau couleur cannelle.
Dis, tu trouves pas que ....
Tais-toi, j'suis sûre que c'est eux ???
Moi je sais aujourd'hui, qu'il y avait surtout..... la cachaça