en bord de mer
11 h et hop là 78 kms plus tard la ville de St Malo nous ouvre les bras. Les brise-lames croûlent sous le soleil. Ils en deviennent noirs. (cette photo a été prise une autre année, dommage)
La Manche s'échoue doucement sur la plage. Elle prend un rythme méditerranéen. A peine si elle s'orne de quelques orlets blancs fainéants.
Dans la piscine d'eau de mer, des vacanciers obéissent à un animateur gonflé à l'énergie iodée. Devant lui, adultes enfants s'adonnent à ses injonctions joyeuses. Pour notre part :
"C'est quand qu'on arrête de marcher ? Où va-t-on ?"
"Derrière les rochers, il y a une autre plage !"
Réflexion faite on se contentera de la plage sur laquelle nous sommes arrivées et nous nous posons à l'ombre étriquée des brises lames. C'est clair, nous bronserons à rayures. Car le soleil dessinent leurs parallèles obliques au fusain noir.
Quelques petits radis frais, tomates perles, jambon cru et pain bio plus tard, repues, les voyages ça creuse, nous devisons de tout et de rien. Quoique. L'une de nous, autre que moi-même, a elle aussi vécu au Vénézuéla.
Les souvenirs reviennent. Pour un peu on entendrait le cuatro de Maria Fernanda Ruette. Arepas, catchapas, mangue de février, lechosa... on s'y croirait, sans oublier las heladas, y el juego de cagna -je transcris car je ne sais pas où aller pêcher la fameuse tilde espagnole-
Pas de voyage sans péripéties : l'une de nous se heurte à un caillou et demanderait bien un bisou tant elle souffre alors qu'elle ne s'y attendait pas. A quoi me suis-je heurtée ? Le fantôme de l'aiguille passe en tête. Nous minimisons. Mais ce qui est sûr c'est que la prochaine fois, ni elle ni moi, n'irons courir après un pochon de plastic qui se sera envolé. Too dangerous.
Je cours à la pharmacie car nous n'avons rien amené pour soigner un quelconque bobo. La pharmacienne est souriante comme une porte de prison, cependant elle a la gentillesse de couper quelques morceaux d'Ogru. Vu que partie sans réfléchir, je n'ai plus eu qu'à compter avec la monnaie qui traîne toujours dans mes poches, et telle une enfant dans les années 50, je n'ai pu acheter le pansement prédécoupé. Pas plus que de l'alcool ou de l'eau oxygénée. C'est en bidon ou en présentation si sophistiquée que ça coûte les "pieds" de la tête. Dans la boutique, dans la rue, tout autour de moi on sent l'Angleterre. Partout la parole est anglaise. Jusqu'au pirate, qui se prend pour Jean Bart, et qui se tient immobile à l'angle d'une rue. Lui aussi s'adresse aux enfants en anglais.Mais après tout, peut-être n'est-il que le fantôme de Barbe Noire et par conséquent on comprend tout, de son vrai nom Edward Teach, Né justement en Angleterre, précisément à Bristol en 1680 (année zéro tout comme celle qui rédige à l'instant)
Il est l'heure de lever l'ancre, parce que nous préférons faire une balade en sentier côtier plutôt que de nous allonger sur le sable : et d'une, il fait un vent plutôt frais ; et de deux, il fait aussi marée basse. L'eau est à trois kms de là. Ah c'est pas comme au bord de la Méditerranée la plage en Bretagne. Ceci dit sans esprit critique. Les deux circonstances sont bonnes.
Sus sur Saint Briac. Magnifique, le chemin côtier.
Vue plongeante sur la plage. Est-elle abritée ? Les vagues s'y succèdent, tout son long, quatre par quatre, en larges ondulations. Le point de vue est magnifique. Le chemin étroit. On s'y croise, convivial. Les "Bonjour" et les "salutations" fusent. Les "mariposas" nous accompagnent, surtout l'un qui ne me quitte pas. Il me suit à la trace.
Pour le retour on s'arrêtera bien à la buvette ? Excellente idée. Finalement nous avions soif. Nous en profitons pour traîner et entraîner les autres promeneurs à s'arrêter. Jamais vu des verres aussi hauts et larges. La menthe à l'eau est offerte sans radinisme et avec le sourire. Excellent.
Nous traînons : c'est le mot. Parties dès 11 h, après avoir photographié dans le quartier, une copie de la petite sirène d'Amsterdam, nous retournons dans nos quartiers à près de 21 h. Superbe journée. Qui mériterait bien quelques photos. J'essaie. Désolation. pas de photos, restent les mots et les chansons. Mieux que rien.
Merci pour la lecture. Belle soirée, à bientôt.